1 Medinet Habou - Premier et deuxième pylones (première cour et deuxième cour)
L’antique cité égyptienne de Ouaset (La Puissante), fut dénommée Thèbes (Thebai) par les grecs. Elle regroupait des édifices fort nombreux, qui figurent aujourd’hui parmi les plus grands sites d’Egypte : Louxor, Karnak, autrefois reliés dans un vaste ensemble, les nécropoles royales « demeures d’éternité »
des pharaons, la vallée des rois et la vallée des reines. Mais aussi le Ramesséum , temple funéraire de Ramsès II (XIXe dynastie) et Médinet Habou,
le temple funéraire de Ramsès III (XXe dynastie), sur la rive ouest du Nil.
Ramsès III fit bâtir son "temple des millions d'années" en s’inspirant largement de celui de son prédécesseur et modèle Ramsès II.
S’il ne suffit pas de s’inspirer d’un roi illustre pour l’égaler, Ramsès III (qui n’a pas de lien direct avec Ramsès II) y parviendra pourtant.
Ce grand pharaon fut, selon nombre d’historiens, le dernier des grands rois d’Egypte. Son règne fut notamment marqué par les combats qu’il mena pour endiguer les invasions des redoutables Peuples de la Mer, vers 1177 av JC. Et en particulier lors de la grande bataille du Nil en l’An 8 de son règne (donc 1177 av JC).
Celle-ci se doublant également d’une bataille terrestre aussi importante pour le devenir du royaume.
2 Cartes animées des invasions des Peuples de la Mer et hypothèse des migrations Shardanes et Shekelesh
Après avoir provoqué la chute du puissant empire Hittite, probablement anéanti la grande cité de Troie, réduit le royaume d’Ougarit, embrasé leurs cités vassales, les Peuples de la Mer se dirigent vers l’Egypte. Le pays de Canaan (Palestine) ne semble plus en mesure d’opposer une résistance à cette force hétérogène de guerriers et de marins déterminés. Les raisons qui ont pu conduire les peuples de la mer Egée et du moyen Orient (voire des rivages de la Mer Noire jusqu’aux Balkans) à s’unir dans ce vaste mouvement d’invasions, restent très discutées.
Pour certains historiens les causes sont à rechercher dans l’implosion du monde grec mycénien, gouverné par une caste militarisée rigide. La guerre de Troie, longue, coûteuse en moyens et en vies selon les récits héroïques d’Homère, apparait comme le paroxysme de ce régime conquérant. Si le but était de s’assurer les richesses provenant de l’Orient, Mycènes n’aura guerre profité de son triomphe. La cité aux murailles de blocs cyclopéens sera détruite à son tour, 50 ans plus tard. Mais le soulèvement des peuples, ou des cités vassales, ne pousse pas nécessairement à l’exil.
C’est pourquoi, pour d’autres, les sècheresses durables de la fin de l’Âge du Bronze, alternant avec des pluies diluviennes détruisant les récoltes (phénomènes attestés par la sédimentologie) expliqueraient ces mouvements de populations, en quête de nouvelles terres et de moyens de subsistance. Mais alors pourquoi s’être dirigé au Sud Est, vers des royaumes puissants qui avaient la capacité militaire de refouler des populations civiles mues par la faim. Fuir le Péloponnèse, la Thrace, la Troade, la Lycie ou le plateau anatolien pour s'installer sur des terres qui devaient connaître le même phénomène climatique paraît peu crédible.
C’est à ce point du débat que surgissent les Doriens. Envahisseurs terribles venant probablement du Nord, ravageurs du monde mycénien palatial, équipés d’armes de fer, fondateurs de Sparte, parlant un dialecte différent…etc. Mais voilà…plus personne ne croit à cette thèse séduisante, parfois très détaillée. Ces conquérants n’ont laissé aucune trace de leur conquête (pour vaincre Mycènes et Pylos, il fallait déployer des troupes d’une grande ampleur). De plus, ils n’ont pas conservé les moyens de leur domination. La Grèce a connu une période d’obscurité entre 1200 et 750 av JC, où la céramique a régressé, l’écriture a disparu, les arts se sont évanouis, la démographie s’est effondrée et la métallurgie est devenue quasi inexistante. « Les siècles obscurs ». Les Doriens, des conquérants qui ne savaient donc pas utiliser les moyens considérables qui leurs auraient permis de conquérir des royaumes qui régnaient sur la mer Egée, l’ensemble de la Grèce et une partie de l’Asie mineure… Ces Doriens là n’existent pas. Leur essor à Sparte remonte à 950 av JC. Soit 150 ans après l’effondrement du monde mycénien. S’ils se sont bien développés dans le Péloponnèse, c’est après les invasions des Peuples de la Mer. Peut être y ont-ils migré, faute d’opposition des autochtones.
L’hypothèse d’une implosion de la civilisation mycénienne par des causes cumulées est aussi possible : Les conflits entre grands royaumes concurrents (dont la guerre de Troie), cumulés aux sècheresses durables, conduisant au soulèvement des peuples, auraient provoqués la révolte des royaumes vassaux, profitant du chaos. Cet imposant assemblage militaro-populaire se serait alors lancé à la conquête de nouvelles terres, mais aussi (surtout ?) de richesses à prendre par l’épée.
Pour ne mécontenter personne, on peut ainsi faire un panachage des théories et satisfaire tout le monde.
Reste à trouver des indices archéologiques crédibles…
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